Tout le monde parle de “relations toxiques”, mais que veut vraiment dire ce mot ? Voici comment les reconnaître, les comprendre et s’en libérer.
Article rédigé par Margaux Damain, rédactrice spécialisée en santé mentale et vulgarisation scientifique.
Définition d’une relation toxique
Une relation toxique est une relation dans laquelle une personne ou les deux exercent, consciemment ou non, une influence négative sur l’autre, générant de l’anxiété, de la peur, de la colère, une perte de confiance et/ou de la dépendance affective.
Dans ce guide 👇
- Qu’est-ce qu’une relation toxique ?
- Les 7 signes d’une relation toxique
- 7 personnalités toxiques passées à la loupe
La relation toxique dans le couple : ça donne quoi ?
- La codépendance
- La contre-dépendance
- Pourquoi je n’arrive pas à quitter une relation toxique ? (Zoom sur les styles d’attachement)
- Les séquelles d’une relation toxique
- Comment sortir d’une relation toxique ?
- Ressources utiles
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Relation toxique : les bases pour comprendre
Qu’est-ce qu’une relation toxique ?
Une relation est toxique lorsque c’est impossible de la faire évoluer dans le bon sens, malgré des efforts pour assainir le lien.
Autrement dit, une relation devient toxique lorsqu’elle est principalement ou uniquement fondée sur la peur, la culpabilité, la honte, la colère ou encore la tristesse. Le signe d’une relation toxique est un sentiment récurrent ou permanent de mal-être, sans perspective de changement.
Toute relation a ses hauts et ses bas. En revanche, dans une relation toxique, il est très difficile voire impossible de faire équipe avec l’autre. Cette difficulté à se tirer d’affaire ainsi que le sentiment d’être coincé(e) dans sa relation sont les symptômes d’un lien dysfonctionnel qui doivent mettre la puce à l’oreille.
7 signes d’une relation toxique
Dans votre vie de couple, auprès d’un ami ou au travail, vous vous demandez “suis-je dans une relation toxique ?”.
Apprendre à reconnaître les signes d’une relation malsaine est la première étape vers un mieux-être.
Voici 7 signes d’une relation qui empoisonne l’existence :
- Vous n’osez pas être spontané(e) avec cette personne
- Vous vous sentez sous pression
- Vous avez peur de ses réactions
- Vous n’osez pas exprimer vos émotions ou vos désaccords
- Vous ne vous sentez pas en sécurité
- Vous vous renfermez sur vous-même, allant parfois jusqu’au mutisme
- Vous n’éprouvez plus de joie ni de plaisir auprès de cette personne
Vous n’osez pas être spontané(e)
Le premier signe d’une relation dysfonctionnelle est le fait de ne pas oser être naturel/ naturelle avec cette personne. Vous ne vous sentez plus libre d’être vous-même, de proposer des choses sans arrière-pensée, craignant la négativité ou la réaction de cette personne. Vous préférez vous plier aux attentes de l’autre plutôt que de suivre vos propres envies.
Vous vous sentez sous pression
Si vous vous sentez sous pression, cela doit vous alerter. Vous avez l’impression constante de ne pas être à la hauteur, de devoir toujours faire plus. La personne joue sur vos faiblesses pour vous dévaloriser et vous maintenir dans une position de vulnérabilité. Ce comportement malsain vous fait douter de votre propre valeur et peut vous amener à culpabiliser pour des choses qui ne sont pas de votre faute.
Vous avez peur de ses réactions
Le troisième signe est la peur de ses réactions, qui est souvent le fruit d’une forme de violence psychologique. Vous avez peur de l’affronter, de lui faire part d’une mauvaise nouvelle, ou même de lui dire « non ». Cette peur peut être alimentée par une personne qui utilise le chantage émotionnel pour vous contrôler. L’emprise qu’elle exerce sur vous vous rend mal à l’aise et fragilise votre estime de soi.
Vous n’osez pas exprimer vos émotions ou vos désaccords
Le quatrième point est de ne pas oser exprimer vos émotions ou vos désaccords. Les disputes sont évitées à tout prix car elles sont source de malaise et peuvent déclencher la colère ou le mépris. L’autre ne supporte pas d’être contredit. Il préfère vous voir souffrir que de reconnaître ses torts. Si vous n’osez pas vous exprimer, c’est peut être aussi parce que vous êtes face à quelqu’un qui aime rabaisser les autres pour se sentir supérieur. Ainsi, face à elle, vous apprenez à vous taire pour ne pas vous blesser.
Vous ne vous sentez pas en sécurité
Un autre signe crucial est de ne pas se sentir en sécurité. Que ce soit sur le plan physique ou émotionnel, la peur est omniprésente. La personne toxique peut être agressive verbalement ou physiquement. Elle peut aussi s’amuser à vous mettre dans des situations malsaines qui vous mettent mal à l’aise. Elle peut faire preuve de jalousie excessive, allant jusqu’à surveiller vos faits et gestes. Ce sentiment d’insécurité peut vous faire perdre confiance en vous et vous éloigner de votre famille et de vos amis.
Vous vous renfermez sur vous-même, allant parfois jusqu’au mutisme
Vous vous renfermez sur vous-même, allant parfois jusqu’au mutisme. Vous vous coupez du monde et de votre entourage. Vous vous protégez de la douleur en vous isolant. C’est l’un des effets de l’emprise qui vous rend dépendant / dépendante et vous fait douter de votre propre jugement. Vous avez du mal à faire confiance aux autres, et le manque de confiance en soi s’aggrave.
Vous n’éprouvez plus de joie, ni de plaisir auprès de cette personne
Le bonheur s’est estompé, et la négativité a pris le dessus. La relation est devenue un poids, et vous vous sentez malheureux / malheureuse.

7 personnalités toxiques passées à la loupe
Chacun de nous peut avoir de temps à autre des comportements toxiques : faire du chantage émotionnel, culpabiliser l’autre, transmettre son anxiété… En soi, ce n’est pas grave si cela reste ponctuel et qu’on reconnaît ses torts. Si on est capable de changer, tout va bien : on fait preuve d’une certaine souplesse.
On peut tous et toutes être casse-pied de temps à autre. Mais certaines personnes le sont beaucoup plus, et font preuve de rigidité dans leur comportement toxique.
En revanche, certaines personnes sont particulièrement pénibles à vivre, et manifestent constamment des traits de personnalité toxiques. A l’inverse des casse-pieds occasionnels, elles font preuve de rigidité dans leur comportement. Le narcissique, par exemple, a constamment besoin d’être admiré. Les psychologues et psychiatres parlent alors de “troubles de la personnalité”.
Comprendre les comportements des personnalités toxiques permet de repérer les personnes malsaines plus facilement.
Dans le palmarès des casse-pieds qui nous empoisonnent la vie :
- Le narcissique
- Le négativiste
- Le parano
- L’histrionique
- Le stressé (et autre énervé hyperactif)
- Le pervers
- Le passif-agressif
Gros casse-pied ou grand danger ? 😕
Le terme “casse-pied” a vocation à donner un peu de légèreté au sujet pour aider à analyser, prendre du recul et comprendre sa situation.
Toutefois, certaines personnes sont dangereuses et portent facilement atteinte à l’intégrité physique et émotionnelle des autres. Elles sont plus que de gros casse-pieds. Si vous avez le moindre doute, parlez-en à une personne de confiance. Ne restez pas seul(e).
Le narcissique
La personnalité narcissique se distingue par une soif insatiable d’admiration et un sentiment de supériorité.
Voici les critères distinctifs de cette personnalité :
- Besoin constant d’admiration : le narcissique a un besoin incessant de se mettre en avant et d’être admiré. Ce désir est au cœur de ses interactions.
- Manque d’empathie et de respect : Il éprouve peu de respect pour les autres et est incapable de se mettre à leur place.
- Sentiment de supériorité : il se considère digne des plus grands égards, sans pour autant se sentir redevable. Il pense avoir des droits supérieurs aux autres, ce qui peut l’amener à ne pas respecter les règles.
- Attitudes méprisantes : il peut se montrer cassant et méprisant envers ceux qu’il juge inférieurs. Il utilise souvent les autres comme des faire-valoir pour obtenir compliments et services.
- Importance de l’apparence et du statut : il accorde une grande importance à son apparence physique et aime faire l’étalage de ses signes de statut social (diplômes, voitures, etc.).
- Réactions extrêmes : en cas de frustration, il peut exprimer une colère et un ressentiment intenses.
- Manipulation et exploitation : il a une forte tendance à manipuler et à exploiter les autres pour son propre bénéfice.
- Recherche de privilèges : il est toujours à la recherche de traitements de faveur et de passe-droits. Il cherche à séduire les personnes d’autorité pour obtenir des avantages.
Le négativiste
La personnalité négativiste est définie par une tendance à ne voir que le côté sombre des choses. Le négativiste ne se contente pas de voir les problèmes, il s’assure que son entourage les voit aussi, gâchant ainsi le plaisir de chacun.
Voici les critères qui caractérisent cette personnalité :
- Prédictions négatives : le négativiste prédit constamment le pire. Ses phrases favorites sont : « Ça ne marchera jamais », « Il ne fera pas beau », ou « Ils vont perdre le match ».
- Justification et mémorisation sélective : si une de ses prédictions négatives ne se réalise pas, il trouve une excuse (« Oui, mais ça aurait pu… »). Il ne retient pas ses échecs prédictifs. Par contre, si sa prédiction se vérifie, il le fait savoir à tout le monde en disant « Je l’avais bien dit ». Il mémorise alors ce succès comme une preuve de sa perspicacité.
- Focus sur les défauts : il prête une attention systématique aux détails qui clochent, aux défauts des gens et aux imperfections des situations.
- Difficultés à se réjouir : le négativiste a du mal à savourer les moments positifs, prétextant que rien n’est parfait ou que le bonheur est éphémère.
- Minimisation et maximisation : il minimise l’importance des événements positifs (« Oui, notre fille est gentille mais elle est trop fragile… ») tout en maximisant l’impact des événements négatifs.
- Mépris pour l’optimisme : le négativiste juge l’optimisme des autres comme une preuve de naïveté ou même de bêtise. Pour lui, le pessimisme est un signe d’intelligence et de lucidité.
Le parano
La personnalité paranoïaque se caractérise par une méfiance profonde et persistante envers autrui. Le parano s’attend systématiquement à de mauvaises intentions de la part des autres : être exploité, trompé ou dénigré. Cette méfiance s’accompagne souvent d’un orgueil et d’une prétention qui peuvent être dissimulés.
Les traits distinctifs de cette personnalité incluent :
- Méfiance et retrait de la confiance : Il est difficile d’obtenir sa confiance, et elle la retire définitivement au moindre prétexte.
- Sur-interprétation : Elle analyse les moindres détails (un sourire, un oubli) et les interprète comme une preuve de malveillance. Elle peut ressasser ces événements pendant des heures, voire des années.
- Absence de hasard : Pour elle, rien n’est le fruit du hasard. Tout a un sens caché et est intentionnel. Elle interprète chaque détail comme une preuve de sa méfiance.
- Rancune : la personne paranoïaque est très rancunière et ne pardonne presque jamais. Elle est capable d’engager des procédures judiciaires, même pour des conflits mineurs.
- Incapacité à reconnaître ses torts : elle ne s’excuse jamais, car cela serait perçu comme une humiliation et une façon de donner raison à l’autre.
- Jalousie et suspicion : dans la sphère affective, elle est excessivement jalouse et soupçonneuse.
- Absence d’introspection : elle est peu capable de se remettre en question ou de s’auto-analyser.
- Cercles vicieux : son comportement crée des cercles vicieux. Plus elle est soupçonneuse, plus son entourage lui cache des choses pour éviter les conflits, ce qui renforce sa méfiance.
- Épuisement de l’entourage : sa nature peut être épuisante pour les autres. Capable d’obsession et de revendications incessantes, elle peut mener une véritable guerre d’usure avec son entourage.

L’histrionique
Comme les narcissiques, les personnes histrioniques ont besoin d’attention. Cependant, leur motivation principale est la recherche d’affection, plus que l’admiration.
La personnalité histrionique se caractérise par un besoin constant d’être au centre de l’attention. Ce n’est pas qu’un simple désir, mais un besoin profond qui renforce son sentiment de valeur personnelle.
Voici les traits distinctifs de cette personnalité :
- Besoin d’attention : La personne se sent mal à l’aise lorsqu’elle n’est pas au centre de l’attention.
- Dépendance au regard des autres : Elle est très dépendante de l’approbation et du regard d’autrui pour se rassurer.
- Comportement de séduction : Elle a tendance à séduire, même si ce n’est pas toujours de manière sexuelle. Plus une personne est distante, plus son besoin de la séduire augmente.
- Mise en avant et théâtralisme : Elle a du mal à rester en retrait. Elle se met souvent en avant de manière théâtrale et exagérée, privilégiant l’apparence à la réalité.
- Émotions et intuition : Elle perçoit les autres et les situations par l’intuition et l’émotion, plus que par la raison. Ses jugements sont souvent vagues et peu argumentés.
- Spleen et ennui : À l’intérieur, elle est souvent marquée par un sentiment d’ennui et de mélancolie.
- Influençabilité : Elle est très influençable. Elle a tendance à donner raison à la dernière personne qui a parlé.
- Idéalisation puis rejet : Elle a une tendance à idéaliser, puis à rejeter brusquement son entourage.
- Troubles de la sexualité : La sexualité peut être problématique. Elle peut souffrir d’impuissance ou d’anorgasmie, ou, à l’inverse, avoir un comportement sexuel compulsif pour compenser un vide.
Le stressé (et autre énervé hyperactif)
La personnalité réactive au stress se définit par une réaction excessive aux exigences du quotidien.
Le stressé est animé par un désir et un besoin constants de tout faire, très vite et très bien. Cette personne est dans une recherche permanente de contrôle.
Voici les critères distinctifs de cette personnalité :
- Lutte contre le temps : Elle est impatiente et intolérante à la lenteur des autres. Elle s’énerve rapidement dans les embouteillages ou les files d’attente et a tendance à faire plusieurs choses en même temps.
- Esprit de compétition : Elle a un sens aigu de la compétition. Elle cherche à l’emporter dans toutes les situations, même non compétitives, comme un débat ou un jeu. Elle veut toujours avoir le dernier mot.
- Émotions hostiles : Elle se sent rapidement irritée par les personnes qui la ralentissent ou qui s’opposent à elle. Cela inclut les employés lents, les grévistes ou ceux qui la contredisent.
- Engagement excessif dans l’action : Elle travaille énormément et prend ses activités très à cœur. Elle transforme facilement ses loisirs et ses vacances en sessions de travail ou en séminaires intensifs.
- Hyperactivité et dispersion : Elle a une tendance à l’hyperactivité. Elle a du mal à rester concentrée longtemps sur une tâche qui ne change pas.
- Difficultés à ne rien faire : Cet individu a beaucoup de mal à se détendre, à se relaxer ou à laisser passer le temps. Il a du mal à vivre l’instant présent.

Le pervers
La personnalité perverse se caractérise par une inclination consciente et délibérée à faire le mal. Ce comportement ne se limite pas à des actes criminels. En effet, elle se manifeste aussi au quotidien par des moqueries, des médisances ou du sabotage. Le plaisir est souvent tiré de la souffrance des autres.
Voici les critères distinctifs de cette personnalité :
- Conscience et plaisir du mal : La personne perverse sait qu’elle cause de la souffrance et prend plaisir à la gêne, à l’embarras ou aux problèmes qu’elle inflige. Si ce plaisir est intense, on entre dans le registre du sadisme.
- Intentionnalité et gratuité ou utilitarisme : Le mal est toujours fait de manière intentionnelle. L’acte peut être gratuit, c’est-à-dire commis sans raison apparente, par pur plaisir de nuire. Il peut aussi être utilitariste, visant à servir les propres intérêts du pervers. Le pervers agit en sous-main, de manière sournoise, tout en affichant un comportement public qui semble vertueux, collaboratif et respectueux.
- Dissimulation et absence de remords : Le pervers a conscience que son comportement est moralement répréhensible. Il agit donc en se cachant et n’éprouve que peu ou pas de remords ni de culpabilité.
- Manque d’empathie : Ce qui distingue particulièrement la personnalité perverse, c’est une incapacité marquée à l’empathie. Le pervers ne prête pas attention aux sentiments ou aux souffrances des autres. Ce manque de conscience du mal qu’il inflige lui laisse le champ libre pour agir selon ses instincts.
- Manipulation et harcèlement : Lorsqu’il se concentre sur une seule victime, le pervers peut exercer une emprise et une manipulation intense. Ce mécanisme est la base du harcèlement moral.
Le passif-agressif
Oui, on peut être agressif passivement ! Cette agressivité ne s’exprime pas ouvertement, mais de manière détournée, ce qui peut rendre les interactions particulièrement frustrantes. Ce type de comportement peut se manifester par de l’obstruction, des soupirs, le fait de laisser traîner les choses, ou des attitudes de bouderie.
Le seuil pathologique est atteint lorsque cette attitude se déclenche face à de simples demandes, et plus seulement à des ordres. En outre, la personne nie son propre comportement, refusant toute discussion.
Voici les critères clés de la personnalité passive-agressive :
- Résistance passive : La personne résiste aux demandes et aux tâches à accomplir en famille ou au travail. Elle le fait de manière passive : en faisant preuve de lenteur, de mauvaise volonté, de sabotage, ou en prétendant ne pas comprendre.
- Perception de l’autorité : Elle perçoit rapidement toute forme d’autorité comme abusive. Elle critique volontiers les ordres et ceux qui les donnent.
- Plaintes indirectes : Elle se plaint de ne pas être comprise ou appréciée, mais elle ne le fait pas directement ou immédiatement.
- Humeur maussade et rancune : Elle est souvent maussade, ergoteuse et a un mauvais esprit. Elle a un goût excessif pour la vengeance. Au lieu de résoudre un problème par la discussion, elle préfère ruminer en silence et chercher comment punir l’autre.
- Susceptibilité excessive : Elle fait preuve d’une susceptibilité excessive, que l’offense soit réelle ou supposée.
Relation toxique dans le couple : ça donne quoi ?
Dans les relations amoureuses, un certain nombre de personnes se trouvent confrontées à des schémas qui se répètent et qui sont la source d’un profond mal-être.
Souvent enracinés dans des blessures d’enfance comme le rejet ou l’abandon, ces schémas peuvent mener à deux dynamiques relationnelles complexes :
- la codépendance
- et la contre-dépendance.
Il est crucial de les reconnaître pour construire des relations saines.
La codépendance : un besoin d’être comblé entièrement par l’autre
La codépendance est un état relationnel qui découle de besoins insatisfaits depuis l’enfance. C’est l’irrésistible besoin de répondre aux manques de son partenaire dans l’espoir que celui-ci comblera en retour nos propres manques.
Comme le souligne la psychologue Melody Beattie, le codépendant est « celui qui s’est laissé affecter par le comportement d’un autre individu et qui se fait une obsession de contrôler le comportement de cette autre personne ».
La codépendance est basée sur la conviction que le partenaire est le seul être capable de vous combler entièrement.
Ce fantasme est à la fois douloureux et voué à l’échec, car il est impossible de demander à son conjoint de devenir le parent qu’on a pas eu.
Dans cette phase, la personne codépendante peut se retrouver à jouer le rôle du « bon parent », dissimulant ses propres manques de confiance et ses blessures pour donner le change. Elle attend de l’autre qu’il l’aime et la répare, comme son père ou sa mère auraient dû le faire.
Un comportement typique d’un codépendant est son besoin constant de proximité et une forte anxiété à l’idée d’une séparation, ce qui rend la dépendance affective particulièrement présente.
La contre-dépendance : la peur de l’intimité et de l’engagement
La contre-dépendance est une dynamique qui se caractérise par une grande difficulté à donner et à recevoir de l’amour.
Vue de l’extérieur, la personne contre-dépendante semble forte, sûre d’elle et accomplie. Cependant, comme l’explique le psychologue Barry K. Weinhold, à l’intérieur, ces personnes sont faibles et insécures, remplies de peurs et de besoins non comblés qui les rendent vulnérables dans leurs relations.
La plupart des couples peuvent traverser une phase passagère de contre-dépendance (où l’on cherche à retrouver son individualité et son espace). En revanche, l’attachement contre-dépendant est une souffrance profonde.
Une personne contre-dépendante interprète les marques d’affection ou les élans de son partenaire comme des intrusions.
L’enfant intérieur de la personne contre-dépendante, à la fois méfiant et blessé, a appris qu’il devait se débrouiller seul. Pour lui, la dépendance affective est synonyme de souffrance et de vulnérabilité.
Pour se protéger, la personne contre-dépendante s’éloigne des autres et refuse d’exprimer ses émotions. Elle peut prétendre n’avoir besoin de personne et se centrer sur ses propres activités, au lieu de chercher à résoudre les problèmes de couple. Cette attitude la piège dans un cycle d’échecs relationnels, car elle ne parvient pas à se rapprocher de l’autre et à construire une véritable relation saine.

3 manières de créer des problèmes dans son couple
Le chemin vers une relation toxique n’est pas toujours direct. Souvent, il est pavé de petits dysfonctionnements qui s’aggravent au fil du temps.
Sans le vouloir, ou au contraire en agissant de manière délibérée, une personne peut participer à la dégradation de son lien amoureux.
Il existe au moins trois manières de créer des problèmes et de rendre la relation malsaine ou destructrice :
- Refuser de voir une difficulté
- Dramatiser une simple difficulté
- S’obstiner dans une mauvaise solution
Refuser de voir une difficulté : l’art du déni
La première façon de créer un problème est de refuser de voir qu’une difficulté existe.
C’est ce qu’on appelle la méconnaissance délibérée. La personne ignore les signaux faibles, ces petites sensations qui l’alertent, et préfère le confort de ne rien savoir. Elle balaie les inquiétudes et les frustrations d’un revers de la main, pensant que « ça va passer » ou que « ce n’est pas grave ».
Une personne dans le déni se persuade que tout va bien, alors que la réalité s’éloigne de plus en plus de ses attentes.
Cette fuite en avant l’amène à s’accrocher à une zone de confort qui devient de moins en moins confortable. L’évitement de la difficulté empêche de lire correctement le langage verbal et non-verbal de son partenaire.
En se disant que le problème va se résoudre tout seul, la personne risque de le transformer en une véritable crise, rendant la relation amoureuse de plus en plus difficile et épuisante. Cette attitude est d’autant plus nuisible qu’elle rend la personne incapable de reconnaître que quelque chose cloche.
Dramatiser une simple difficulté : la tragédie permanente
À l’inverse du déni, la deuxième méthode pour créer des problèmes est de dramatiser une simple difficulté.
Les personnes de tempérament anxieux ou qui cherchent à donner du piquant à leur vie de couple ont l’art de transformer le moindre incident en une tragédie. Cette grandiosité est très nocive et épuisante pour l’entourage.
Dans cette dynamique, rien ne peut être simple. La tranquillité et la légèreté n’existent pas. Chaque émotion est dramatisée : la tristesse devient une dépression, la colère une rage incontrôlable, la peur une panique. Tout événement désagréable devient une véritable tragédie.
Vivre une relation de couple dans ces conditions rend la sérénité quasi impossible, car l’autre redoute les crises permanentes et se sent impuissant face à ce flot d’émotions disproportionnées.

S’obstiner dans une mauvaise solution : le sabotage relationnel
Une fois qu’un problème a été identifié, il est encore possible de le faire durer ou de l’amplifier en s’obstinant sur une solution qui ne fonctionne pas. C’est un acharnement en vain qui sème des graines de toxicité dans la relation.
Lorsque des difficultés de communication apparaissent, au lieu de chercher de nouvelles voies, l’un des partenaires s’entête dans des schémas de discussion qui ne mènent à rien.
Cette obstination, bien que souvent non intentionnelle, peut transformer un simple désaccord en un véritable problème. La dispute devient une routine sans issue, renforçant le mal-être et la dévalorisation de la personne.
Pour éviter que ces schémas ne s’installent, il est essentiel d’être conscient de ces trois pièges. Ensuite, il faut que les deux partenaires aient la volonté de faire équipe et apprennent à le faire ensemble.
Toutefois, si la personne se sent bloquée, l’aide d’un psychothérapeute ou d’un coach peut être une solution. Un professionnel peut l’aider à démêler ces difficultés relationnelles et à construire des relations saines, en travaillant sur les schémas de pensée et le comportement qui créent la toxicité.
Pourquoi je n’arrive pas à quitter une relation toxique ?
Il n’est pas toujours simple de quitter une relation malheureuse en amour. Bien souvent, la cause profonde de ce blocage se trouve dans les schémas d’attachement dysfonctionnels développés dès l’enfance. Ces styles d’attachement sont formalisés dans la théorie de l’attachement et sont au nombre de quatre.
Les styles d’attachement
Le lien affectif développé entre un enfant et sa figure d’attachement (une personne qui prend ou qui est censée prendre soin d’elle) conditionne le comportement relationnel futur qu’aura l’enfant une fois adulte, notamment dans sa relation amoureuse et conjugale.
Autrement dit, votre comportement dans le lien amoureux dépend principalement du sentiment de sécurité et de confiance que vous avez développé (ou non) dans le lien avec vos parents (ou figures d’attachement).
Il y a 4 styles d’attachement :
- Sécure
- Évitant
- Anxieux ambivalent
- Anxieux désorganisé

Comprendre ces schémas est la première étape pour vous libérer de ces relations qui vous font souffrir.
L’attachement sécure
Un enfant qui grandit dans un environnement familial sécurisant et bienveillant développera ce style d’attachement.
Dans une telle configuration, l’enfant se sent vu, reconnu, compris, écouté, rassuré. Les parents savent être à l’écoute des besoins et ressentis de leur enfant. Cela est possible grâce à leur capacité à réguler leurs propres émotions et à ainsi être disponible pour leur enfant.
Si une séparation temporaire avec un parent peut engendrer de la détresse chez l’enfant, il ou elle se calme facilement et peut repartir explorer le monde, sachant que ses figures d’attachement ne sont pas loin. Sécurité et amour sont au cœur du lien.
Plus tard, l’enfant devenu adulte aura une bonne estime de sa valeur. De plus, il aura confiance en sa capacité à nouer des liens sains. Enfin, sa boussole émotionnelle lui indiquera les relations malsaines qu’il ne mérite pas et dont il doit se détacher.
L’attachement évitant
Un adulte ayant un attachement évitant a été un enfant qui a intégré qu’il n’y avait pas de place pour l’expression de ses émotions au sein du foyer. C’est un enfant dont le ou les parents ont été indifférents, indisponibles voire humiliants au sujet de ses ressentis.
En conséquence, l’enfant se construit inconsciemment un bouclier de protection pour se mettre à distance émotionnelle de ses parents, guidé par des blessures de rejet et d’injustice. Ainsi, il évite la douleur de l’indifférence ou le sentiment de honte face à un parent hostile.
Chez l’adulte, l’attachement évitant se traduit par :
- Une grande difficulté à s’engager
- Une non démonstration des émotions en présence des autres
- Une non volonté de se dévoiler, d’être dans la confidence, dans l’intimité
- Une illusion de n’avoir besoin de personne
Pourtant, l’adulte évitant a besoin de contacts humains. Ce n’est pas nécessairement une personne asociable. Ainsi, une personne évitante peut être bien entourée mais elle aura des difficultés à construire un lien amoureux intime, pérenne et impliquant.
Par ailleurs, ce profil “matche” très bien avec des personnes anxieuses qui répondent à leurs besoins d’attention, d’affection… sans qu’il y ait de réciprocité ! La personne anxieuse, quant à elle, peut avoir tendance à s’accrocher à son partenaire évitant qui alimente son insécurité.
L’attachement anxieux ambivalent
Ce style d’attachement se développe chez un enfant qui a été dans un système familial qui prêtait à confusion et donc insécurisant.
Dans ce système, le parent pouvait avoir des réactions contradictoires à des comportements de l’enfant pourtant similaires. Autrement dit, à un même comportement, il pouvait se montrer froid et distant ou à l’inverse manifester des gestes d’affection et d’enthousiasme. Cette incohérence a provoqué chez l’enfant des réactions de stress intense, de confusion et d’anxiété. Les séparations étaient terribles pour l’enfant qui n’avait pas l’assurance que son parent reviendrait.
Le parent de cet enfant est souvent lui-même un être anxieux. Ayant un fort besoin de contrôle, il pouvait s’immiscer dans la vie privée et ne pas respecter les limites de son enfant, par des gestes d’affection envahissants ou une surveillance excessive.
En conséquence, l’enfant a grandit avec ce souci exagéré de plaire à son parent, de garder à tout prix de la proximité. Ne sachant pas de quoi sera fait le lendemain, l’enfant, et plus tard l’adulte anxieux sera un être très demandeur.

Par ailleurs, une des caractéristiques d’un adulte anxieux est sa capacité à imaginer le pire : les scénarios catastrophe envahissent souvent son esprit. Toujours anxieux de perdre l’autre, étant très contrôlant et ayant un grand besoin de réassurance, l’adulte anxieux ambivalent est un individu qui peut vite se révéler étouffant dans sa relation. Autrement dit, il y a une forte dépendance affective dans ses relations amoureuses.
Malheureusement, ce comportement toxique peut engendrer exactement ce qu’il craignait : le rejet et l’abandon de l’autre. Cela vient donc confirmer une croyance inconsciente acquise durant l’enfance : “je suis indigne d’attention et d’être aimé”. En conséquence, cela alimente l’anxiété qu’il a vis-à-vis des relations. Un cercle vicieux s’installe.
L’attachement anxieux désorganisé
C’est souvent à la suite d’un ou plusieurs événements traumatiques (abus sexuels, violences psychologiques, physiques…) que se développe ce trouble de l’attachement. Les relations sont marquées par une forte négligence vis-à-vis de l’enfant. L’enfant fait alors face à un parent indisponible et imprévisible dans ses réactions et émotions. Tantôt soutenant, tantôt rejetant voire violent, le parent a un comportement chaotique et violent.
En réaction, l’enfant va développer lui aussi un comportement désorganisé. Par exemple, il peut éprouver des émotions contradictoires lors des retrouvailles : entre l’envie d’être pris dans les bras de son parent et un fort sentiment de dégoût associé à de la peur.
A l’âge adulte, la personne ayant ce trouble de l’attachement oscille entre un comportement évitant et anxieux. Malgré son besoin de connexion, la personne aura tendance à éviter les liens sociaux. De plus, elle n’a pas développé les compétences pour évoluer sereinement en société : codes relationnels, gestion émotionnelle, etc. Enfin, son comportement est à l’image de ses parents : imprévisible. C’est une personne qui peut avoir des réactions disproportionnées, être agressive, perverse voire manipulatrice.
➡️ Les enfants se sentent responsables
Dans des environnements insécurisants voire violents, les enfants se sentent responsables des dysfonctionnements relationnels.
Cela en fait des adultes ayant intégré plus ou moins consciemment des croyances néfastes sur eux-même (“je suis indigne de respect, d’intérêt, d’attention, d’amour…” ou encore “je dois être parfait, ou comme ci ou comme ça pour être aimé”).
Ainsi les styles d’attachement insécures (évitant, anxieux ambivalent et désorganisé) traduisent toujours un manque d’estime de soi.
Les séquelles d’une relation toxique
Les personnes qui s’enferment dans une relation malsaine, ou qui ont tendance à répéter un même schéma relationnel dysfonctionnel, sont bien souvent d’anciens enfants blessés.
L’impact des abus mais aussi de la négligence infantile sur le cerveau
Des chercheurs se sont intéressés à l’impact de la maltraitance infantile.
La maltraitance infantile est une expression qui comprend divers types d’abus. On y trouve aussi bien de la violence physique (coups, blessures corporelles, abus sexuels) que de la violence psychologique qui porte atteinte à l’estime de soi.
Ce n’est pas tout : la négligence d’un enfant est aussi considérée comme de la maltraitance. Cela a des effets durables sur le cerveau de l’enfant et du futur adulte.
En l’occurrence, il a été prouvé que la maltraitance infantile altère :
- Le fonctionnement cognitif,
- émotionnel,
- comportemental,
- et social
Plus précisément, une étude a démontré les conséquences des abus et de la négligence infantiles sur le cortex préfrontal et l’amygdale, entre autres.
En effet, les chercheurs ont noté une diminution du volume du cortex préfrontal (impliqué notamment dans la régulation émotionnelle), ainsi qu’une augmentation de l’activité de l’amygdale (impliquée dans l’anxiété et le stress).
Une relation abusive abîme souvent l’estime de soi
Comme vu précédemment, le style d’attachement détermine la qualité de vos relations, votre comportement ainsi que vos choix de partenaire.
Si vous ne prenez pas conscience de cela, vous risquez de vous enfermer continuellement dans des relations néfastes pour votre santé mentale.
Généralement, ce sont des relations qui viennent confirmer certaines croyances inconscientes et maltraitantes que vous avez sur vous-même. Vous ne vous sentez pas digne d’être aimé, respecté, choyé, écouté, etc. Ce sont là des signes d’une faible estime de soi.
À terme, des relations toxiques peuvent vous abîmer au point de perdre complètement confiance en vous et déboucher sur ou accentuer certains troubles comme de l’anxiété ou de la dépression.
Heureusement, vous n’êtes pas voué(e) à rester dans de telles relations. S’informer est un premier pas pour prendre soin de vous. De plus, ne restez pas seul(e). Parlez-en à des personnes en qui vous avez confiance : des proches, votre médecin généraliste… Enfin, être accompagné(e) par un thérapeute se révèle parfois nécessaire.
Relation destructrice : passer à l’action
Comment sortir d’une relation toxique ?
Vous vivez avec un ou une casse-pied ? Vous avez détecté chez l’autre des comportements voire une personnalité toxique ?
Voici 3 règles d’or pour faire face à un casse-pied :
- accepter,
- comprendre,
- agir.
Les 3 règles d’or pour faire face à un casse-pied
Accepter n’est pas renoncer à trouver une solution. Cela signifie se préparer à régler le problème le plus calmement possible. L’acceptation est un prérequis si vous souhaitez comprendre ce qui se passe.
Pourquoi l’autre agit de telle manière ? Comment voit-il les choses ? Est-il conscient de son comportement abusif ? Si non, pour quelles raisons ? Si oui, pourquoi continue t-il ? Par vice ou bien car il sous-estime les nuisances qu’il inflige ? Tentez d’obtenir certaines réponses auprès de votre entourage (ou du sien), en ouvrant un dialogue directement avec la personne concernée ou bien par observation.
De plus, prenez le temps de vous comprendre. Qu’est ce qui n’est pas ou n’est plus ok dans votre relation ? Quelles sont vos limites ? Quels sont les besoins inassouvis ? A l’inverse, y a-t-il des besoins satisfaits dans cette relation ? Si oui, lesquels ? L’objectif est de faire une sorte d’audit de soi.
Ce travail de réflexion et d’introspection peut se faire auprès d’un thérapeute, a fortiori si vous avez le sentiment d’être bloqué(e) ou complètement perdu(e). Si vous avez l’intuition que votre passé est un poids et qu’il conditionne vos relations actuelles, une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou encore une thérapie EMDR peuvent se révéler utiles.
Enfin, le travail de réflexion va vous permettre d’identifier la solution la plus adaptée. Il peut s’agir de :
- verbaliser vos limites et vos besoins à l’autre de manière claire et directe,
- mettre en place des choses pour rassurer l’autre afin qu’il soit moins casse-pied,
- quitter temporairement voire durablement cette personne, etc.
❌ Si votre partenaire est violent physiquement, verbalement ou économiquement, vous pouvez demander de l’aide :
- Numéros d’appel d’urgence : 17, 112 ou par SMS au 114 (contact gratuit)
- Numéro d’écoute, d’information et d’orientation pour les femmes : 3919 (appel gratuit).
Les violences citées incluent notamment des coups, des abus sexuels, des menaces, des insultes, une mise en danger de votre patrimoine, une privation de ressources financières, etc. Plus d’informations sur les violences conjugales.
En amour, visez la liberté et l’engagement
Vous pouvez décider de quitter votre partenaire ou bien transformer la relation. Si vous souhaitez faire évoluer votre relation, vous devez vous affirmer et faire équipe avec l’autre.
Vous affirmer signifie intégrer le stade de l’indépendance, c’est-à-dire du “Je suis autonome et libre”.
Faire équipe avec l’autre implique d’intégrer le stade de l’interdépendance où le “Je + Je est un Nous précieux”.
Autrement dit, créer une relation dont les piliers sont la liberté et l’engagement.
L’indépendance en amour
L’indépendance ne signifie pas l’individualisme et l’égoïsme (comme c’est le cas d’un rapport contre-dépendant comme vu précédemment).
Être indépendant signifie que chaque partenaire est responsable de son propre développement et épanouissement. Pas de liberté sans responsabilité ! Si vous êtes le parent ou l’enfant de votre partenaire, c’est un signal clair qu’il y a un dysfonctionnement au sein du couple.
Un couple épanouie est un couple où il y a du soutien mutuel. Chaque personne a des rêves, des désirs et des besoins à assouvir. Un couple épanouie est un couple qui laisse la place à chacun de développer son propre potentiel et de renouer avec son enfant intérieur, qui lui est plein d’élan et de rêves à réaliser. Ici, la notion de responsabilité signifie comprendre ses propres besoins et poser des limites saines.

Pour ce qui est des besoins, ce sont vos émotions qui vous renseignent sur ceux qui sont inassouvis et ceux qui sont comblés (la joie et toutes ces nuances !). Mais ce n’est pas toujours simple de vivre avec ses émotions. Vous allez devoir apprendre à réguler vos émotions et à les décrypter.
Pour ce qui est des limites, le psychologue Harriet Lerner affirme : “Sans un Moi clair, solide, séparé, les relations sont trop intenses, trop distantes ou alternent entre les deux”. Vous souhaitez construire une relation de souple saine ? Alors vous devez identifier et poser des limites physiques, émotionnelles, mentales et spirituelles appropriées.
Ci-après, les différentes limites citées dans le livre “J’arrête d’être mal dans mon couple” par Marie-France et Emmanuel Ballet de Coquereaumont, deux thérapeutes qui proposent des thérapies de couple👇
Limites physiques
J’ai le droit d’avoir mon propre espace. J’ai le droit de décider qui peut me toucher et où le toucher. J’ai le droit de choisir quand, comment, et de quelle façon je veux faire l’amour. J’ai le droit de disposer de mon corps. J’ai le droit de répondre à mes besoins.
Limites émotionnelles
J’ai le droit d’éprouver toutes mes émotions ; elles ne sont ni bonnes, ni mauvaises ; elles sont juste ce que je ressens. J’ai le droit d’exprimer mes sentiments, qu’ils soient partagés ou pas.
Limites mentales
J’ai le droit d’avoir mes propres idées et opinions. J’ai le droit de les exprimer en toute liberté à condition d’en assumer la responsabilité. J’ai le droit de ne pas comprendre et de demander des explications. J’ai le droit d’être curieux, de m’instruire et d’apprendre de nouvelles choses. J’ai le droit de faire des choix, qu’ils soient approuvés ou non.
Limites spirituelles
J’ai le droit de croire, ou non, en une puissance supérieure. J’ai le droit de vivre librement ma foi, à condition qu’elle ne porte pas préjudice aux autres. J’ai le droit de me sentir en communion avec toute forme de vie.
L’interdépendance en amour
La relation de couple est un Nous dont il faut prendre soin. C’est l’engagement que prend chaque partenaire conscient que le Nous est précieux. Mais pas de Nous interdépendant sans deux individus (deux “Je”) autonomes et qui s’affirment (cf. le stade de l’indépendance juste avant).
Le couple est donc une relation qui s’écrit, se construit à deux. Il peut bien entendu traverser des moments de crise, mais qui sont perçus par les partenaires comme des occasions de transformer le lien.
Voici quelques pistes proposées par les deux thérapeutes cités plus haut pour co-créer votre couple :
- Communiquer avec sincérité en exprimant ses ressentis, ses désirs et ses besoins.
- Partager les prises de décision.
- Renouveler les rôles de façon à ce que l’initiative, l’organisation et la responsabilité n’incombent pas toujours au même.
- Préférer des échanges qui privilégient l’empathie et la bienveillance.
- Accorder une égale importance à ses besoins et à ceux de l’autre.
- Cultiver l’apprentissage et la découverte en enrichissant le couple de son vécu.
- Développer une vision du couple commune et élevée qui favorise des liens de plus en plus profonds.
- Favoriser les expériences d’unité et de communion.
Ressources utiles
En voici une liste si vous souhaitez approfondir certains sujets :
- “Tantôt victime, tantôt bourreau : décodez les mécanismes des relations toxiques”, de Sylvie Tenenbaum
- “Je résiste aux personnalités toxiques et autres casse-pieds”, de Christophe André et Muzo
- “J’arrête d’être mal dans mon couple”, de Marie-France et Emmanuel Ballet de Coquereaumont
Si vous n’êtes pas très lecture, je recommande vivement le compte instagram WeBloom, de Claire et Anthony Fradet. Ils y partagent leurs conseils pour apprendre à faire équipe avec son ou sa partenaire. Je suis assez fan de leurs contenus !
Comme disent les Anglais, sharing is caring 💜
Si vous trouvez cet article important, transmettez-le à votre entourage. Plus nous sommes informés sur les relations maltraitantes, plus il y a de chances pour s’en préserver.

A propos de l’auteur
Article rédigé par Margaux Damain, fondatrice de Sous le tapis et rédactrice spécialisée en santé mentale. Margaux s’appuie sur des études scientifiques (revues systématiques et méta-analyses), ainsi que sur des ouvrages de psychiatres et psychologues pour rendre accessibles les connaissances sur le bien-être psychique. Elle transforme des travaux d’experts en contenus adaptés au grand public. Son objectif ? Démocratiser la santé mentale et encourager chacun et chacune à prendre soin de soi.
